L'espérance de vie des personnes âgées s'allonge, et avec elle, la durée de vie sans perte d'autonomie. Cette évolution positive s'explique par l'amélioration des conditions de vie, de la prévention en santé et de la prise en charge des maladies chroniques. Dans cet article, nous explorerons les différents aspects de cette tendance encourageante, en nous appuyant sur les données de l'enquête "Autonomie en Ménages" réalisée par la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Drees) en 2022.
L'évolution de la perte d'autonomie chez les seniors entre 2015 et 2022
Selon l'enquête de la Drees, la part des seniors de 60 ans et plus vivant à leur domicile avec une perte d'autonomie est passée en sept ans de 10 % à 8 %, soit 1,3 million de personnes. Le progrès est principalement dû au recul de la perte d'autonomie chez les 75 ans et plus : 15 % d'entre eux en sont affectés en 2022, contre 20 % en 2015. Au total, le nombre de seniors touchés par la perte d'autonomie a reculé de 180 000 personnes en sept ans, malgré la hausse du nombre de seniors sur la période.
En sept ans, l'espérance de vie sans perte d'autonomie à 60 ans a augmenté. Elle est de 23,1 ans (en hausse de 10 mois entre 2015 et 2022) pour les femmes et de 20,6 années pour les hommes (en hausse de 6 mois). Pour les femmes, l'espérance de vie à 60 ans reste stable en 2022, à 27,3 ans, dont 4,2 ans en moyenne passés en situation de perte d'autonomie (2,9 années à domicile et 1,3 année en établissement).
Les facteurs contribuant à l'augmentation de l'espérance de vie sans perte d'autonomie
L'amélioration des conditions de vie des séniors et de la prévention en santé permet de reculer l'apparition de la perte d'autonomie, selon Alexis Louvel, chargé d'études à la Drees. La génération de seniors qui arrive à 75-80 ans a connu des conditions de vie meilleures que la génération précédente, avec des pensions et un niveau de vie plus importants.
De plus, la santé des seniors a été mieux prise en charge, en particulier leurs maladies chroniques et affections de longue durée. Le maintien à domicile a aussi été favorisé par le développement de services et d'aides adaptés, permettant aux personnes âgées de vivre plus longtemps chez elles malgré certaines limitations.
La définition et l'évaluation de la perte d'autonomie
La perte d'autonomie correspond aux critères permettant d'obtenir une allocation personnalisée d'autonomie (APA) pour financer des aides à domicile. Elle est évaluée à l'aide d'un indicateur nommé "GIR" (pour "groupe iso-ressources"), calculé en fonction de la capacité à accomplir dix activités physiques et mentales comme se laver, se déplacer, s'orienter, etc.
Les personnes sont classées de GIR 1 (perte d'autonomie la plus sévère) à GIR 6. La perte d'autonomie correspond aux GIR 1 à 4. L'évaluation du degré d’autonomie peut varier selon que l'on retienne ou non les personnes qui déclarent avoir "quelques difficultés" pour réaliser les activités de la vie quotidienne, en plus de celles qui disent avoir "beaucoup de difficultés" ou qui ne peuvent "pas du tout" faire seules ces activités.
Les différentes formes de limitations fonctionnelles chez les personnes âgées
Plus largement, 41% des personnes de 60 ans et plus interrogées (et 58% des 75 ans et plus) ont une limitation fonctionnelle, soit 6,9 millions de personnes. La plupart de ces limitations sont physiques (baisse de la mobilité, de la capacité à se servir de ses bras ou à porter des objets, limitation des fonctions organiques comme le contrôle des selles ou des urines, la mastication...).
Les limitations sensorielles (troubles de la vue et de l'ouïe, persistant après un éventuel appareillage) touchent 14% des 60 ans ou plus (25% des 75 ans ou plus). Les limitations relationnelles (capacité à nouer des relations, à se faire comprendre des autres, problèmes psychologiques) concernent 10% des seniors, de même que les problèmes liés à la mémoire, la concentration ou l'organisation.
Les disparités entre hommes et femmes en termes d'espérance de vie et d'autonomie
L'espérance de vie globale reste plus élevée chez les femmes que chez les hommes (27,3 ans contre 23 ans à 60 ans en 2022). Mais les femmes passent en moyenne plus de temps en situation de perte d'autonomie que les hommes : 4,2 ans (dont 2,9 années à domicile et 1,3 année en établissement) contre 2,4 ans (dont 1,6 année à domicile et 0,7 année en établissement).
Après 85 ans, les femmes évoquent bien plus souvent des limitations fonctionnelles que les hommes, notamment des difficultés motrices. Parmi les seniors considérés en perte d'autonomie et vivant à domicile, les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes.
L'impact de l'amélioration de la qualité de vie sur l'autonomie des seniors
L'amélioration des conditions de vie, tant sur le plan matériel que social, contribue grandement au recul de la perte d'autonomie. Un niveau de vie et de retraite plus élevé permet un meilleur accès aux soins, à un logement adapté et à des services d'aide à domicile. Cela favorise le maintien des capacités physiques et cognitives.
La lutte contre l'isolement, le développement d'activités et de loisirs adaptés, l'inclusion numérique sont aussi des facteurs importants de préservation de l'autonomie. L'assistance aux personnes âgées passe de plus en plus par des solutions technologiques pour sécuriser le domicile, favoriser le lien social et faciliter la vie quotidienne.
Les perspectives futures et les défis liés au vieillissement de la population
Malgré ces progrès, le vieillissement démographique va se poursuivre dans les prochaines années, avec un nombre croissant de personnes atteignant des âges avancés. Selon certaines projections, 2,2 millions de Français seraient en situation de perte d'autonomie en 2050, contre 1,3 million en 2020.
Pour faire face à ces besoins accrus, il est urgent de réfléchir au financement de la perte d'autonomie, devenu un sujet de société et d'éthique crucial. Des politiques publiques plus volontaristes et mieux coordonnées sont nécessaires, en matière de logement, de transports, d'accès aux soins et aux activités. Le soutien aux aidants familiaux et la reconnaissance de leur rôle sont aussi des enjeux majeurs pour l'avenir.
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