Le relayage à domicile, également appelé baluchonnage, est un dispositif permettant à un aidant familial de prendre du répit en confiant son proche aidé à un professionnel formé qui vient le remplacer 24h/24 pendant plusieurs jours consécutifs. Inspiré d'un concept québécois, le relayage vise à soulager les aidants tout en maintenant la personne âgée ou en situation de handicap dans son environnement habituel. Expérimenté en France depuis 2019, il présente de nombreux avantages tant pour les aidants que pour leurs proches.
Le relayage à domicile : origines et définition
Le relayage à domicile s'inspire du baluchonnage, un concept né au Québec en 1999 à l'initiative de Marie Gendron. Il consiste en l'intervention au domicile de la personne aidée d'un seul et même professionnel, appelé "relayeur" ou "baluchonneur", pendant une période allant de 36 heures à 6 jours. Ce professionnel prend ainsi le relais de l'aidant en assurant une présence 24h/24 et en accomplissant les tâches du quotidien habituellement réalisées par l'aidant.
L'objectif est de permettre à l'aidant de prendre du répit, de se reposer ou de vaquer à d'autres occupations en toute tranquillité. Le relayage s'adresse à tous les proches aidants, que leur proche soit une personne âgée dépendante, une personne en situation de handicap ou une personne atteinte d'une maladie chronique invalidante. Il est particulièrement adapté aux situations où le proche aidé souffre de troubles cognitifs et a besoin de repères stables.
Fonctionnement du relayage à domicile en France
Depuis 2019, le relayage à domicile fait l'objet d'une expérimentation en France, encadrée par la loi ESSOC du 10 août 2018. Cette expérimentation permet à des établissements et services médico-sociaux de mettre en place des prestations de relayage en dérogeant à certaines dispositions du droit du travail, notamment concernant la durée maximale de travail et le repos quotidien du salarié. Le relayeur peut ainsi intervenir jusqu'à 6 jours consécutifs au domicile, avec un maximum de 94 jours sur 12 mois.
Concrètement, l'intervention est assurée par un professionnel unique, salarié de la structure porteuse de l'expérimentation. Une visite de préparation est réalisée au préalable pour évaluer la situation et organiser le relayage. Pendant l'intervention, le relayeur assure l'accompagnement de la personne aidée en continu, de jour comme de nuit. Il ne remplace pas les intervenants habituels (infirmiers, aide à domicile...) mais effectue les tâches assurées au quotidien par l'aidant.
Les bénéfices du relayage pour les personnes aidées
Pour la personne aidée, l'intérêt principal du relayage est de rester dans son environnement familier, ce qui est particulièrement important en cas de troubles cognitifs comme la maladie d'Alzheimer. La présence continue d'un même professionnel pendant plusieurs jours permet d'instaurer une relation de confiance et d'assurer un accompagnement de qualité, sans multiplier les intervenants.
Le relayage permet ainsi à la personne aidée de :
- Conserver ses repères et son cadre de vie habituel
- Bénéficier d'un accompagnement personnalisé et d'une présence rassurante
- Maintenir une vie sociale et des activités adaptées à ses besoins
- Retarder l'entrée en établissement en soulageant l'aidant
Les avantages du relayage pour les aidants familiaux
Le relayage représente pour les aidants une solution de répit sur plusieurs jours, complémentaire à d'autres dispositifs comme l'accueil de jour. En permettant à l'aidant de s'absenter en toute tranquillité, il contribue à prévenir les risques d'épuisement.
Grâce au relayage, l'aidant peut ainsi :
- Prendre des vacances ou un temps de repos plus facilement
- Vaquer à des obligations personnelles ou professionnelles sereinement
- Être soulagé temporairement des contraintes du quotidien
- Echanger avec le relayeur sur l'accompagnement de son proche
- Retrouver du temps pour soi et pour ses proches
Cadre légal et expérimentation du relayage en France
L'expérimentation du relayage à domicile en France repose sur l'article 53 de la loi ESSOC du 10 août 2018 et son décret d'application du 28 décembre 2018. Ces textes autorisent pendant 3 ans des dérogations au droit du travail pour les établissements et services retenus, concernant notamment :
- La durée maximale d'intervention (6 jours consécutifs, 94 jours sur 12 mois)
- Le repos quotidien (11h consécutives pouvant être fractionnées)
- La durée maximale hebdomadaire de travail (48h en moyenne sur 4 mois)
51 porteurs de projet ont été sélectionnés en 2019 pour participer à cette expérimentation pilotée par la DGCS. L'objectif est d'évaluer la pertinence et les impacts de ces dérogations sur les aidants, les aidés et les professionnels, en vue d'une éventuelle pérennisation du dispositif à l'issue de l'expérimentation.
Modalités pratiques et financement du relayage à domicile
Les modalités pratiques de mise en œuvre du relayage varient selon le porteur de projet. Une évaluation préalable de la situation est réalisée pour définir le plan d'intervention. Le relayage peut être effectué par la structure directement (mode prestataire) ou via un salarié embauché par la famille (mode mandataire). Un contrat est établi précisant les conditions d'intervention.
Concernant le financement, la loi prévoit que le relayage puisse être pris en charge au titre de l'APA à domicile ou de la PCH. Néanmoins, en l'absence de financement dédié, le reste à charge peut être important pour les familles (de 110 à 620 € par jour selon les situations). Certains dispositifs d'aide peuvent être mobilisés comme l'aide au répit des caisses de retraite.
Alternatives et compléments au relayage : l'aide à domicile momentanée
Pour des besoins de répit plus ponctuels, les aidants peuvent avoir recours à d'autres solutions comme l'aide à domicile momentanée proposée par les caisses de retraite Agirc-Arrco. Ce dispositif s'adresse aux retraités de 75 ans et plus confrontés à une difficulté passagère ne nécessitant pas une aide permanente (maladie, absence de l'aidant...). Il permet une prise en charge financière de quelques heures d'aide à domicile (ménage, courses, préparation des repas...).
Plus souple et rapide à mettre en place que le relayage, l'aide à domicile momentanée s'avère complémentaire. Elle ne permet cependant pas un répit de plusieurs jours consécutifs. Selon les besoins et les situations, d'autres solutions de maintien à domicile et de soutien aux aidants peuvent être mobilisées comme les plateformes d'accompagnement et de répit, l'hébergement temporaire ou encore la téléassistance.


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