Quelles différences entre dépendance et perte d'autonomie ?

Quand on parle du grand âge, on a l’habitude d’entendre des mots comme "dépendance" et "perte d’autonomie". Cependant, ces deux notions sont-elles équivalentes, ou revêtent-elles des nuances importantes à expliciter ?

Dépendance et perte d’autonomie

S’ils ne sont pas opposés, les concepts de dépendance et de perte d’autonomie ne disposent pourtant pas d’une signification similaire, mais - s’il fallait la définir - plutôt complémentaire.

Deux notions légèrement différentes...

Pour bien comprendre la différence entre la dépendance et l’autonomie, il peut être intéressant de se pencher sur leurs définitions. Si l’on s’en tient à celles mentionnées dans le dictionnaire, l’autonomie correspond à la capacité que possède un individu à ne pas être dépendant d'autrui. La perte d’autonomie serait donc une altération de cette capacité. L’autonomie revêt une dimension psychique et intellectuelle. La personne autonome est apte à décider et à choisir librement. La dépendance, quant à elle, s’apparente à l’impossibilité pour une personne de réaliser des activités - physiques, psychiques, sociales… - sans une aide extérieure.

... Mais complémentaires

Loin d’être antagonistes, ces deux notions s’avèrent au contraire étroitement corrélées entre elles, et la vieillesse tend à les impacter. En effet, plus la perte d’autonomie sera importante, plus elle accroîtra la dépendance de la personne âgée. À partir d’un certain stade de dégradation, il devient alors indispensable de mettre en place un dispositif adapté pour assurer le maintien à domicile dans de bonnes conditions, ou d’envisager un hébergement dans une structure spécialisée.

Les causes de la dépendance

Si le grand âge constitue le principal facteur favorisant la dépendance, certains autres peuvent accélérer le processus.

Maladie et hospitalisation

Les pathologies - liées à l’âge ou non - font partie des causes susceptibles de créer ou d’aggraver une dépendance. C’est le cas notamment :

• des maladies neurologiques dégénératives (Alzheimer, Parkinson…) ;
• des affections articulaires (arthrose, rhumatisme…) ;
• des fractures osseuses (col du fémur, bassin…) ;
• des conséquences d’un accident vasculaire cérébral (AVC)…

L’hospitalisation non préparée peut également représenter un facteur aggravant de la dépendance. Lorsque la prise en charge hospitalière est suivie par un placement au sein d’une unité médicalisée, la situation peut être vécue comme une punition ou une privation de liberté par la personne âgée.

La dépendance affective

La perte progressive d’autonomie suppose la mise en place d’un système de compensation visant à aider la personne dépendante à assumer les tâches inhérentes à la vie quotidienne. Si l’intervention de personnes extérieures – aidants familiaux ou professionnels - est souvent indispensable, elle peut générer un phénomène de sur-dépendance. Il arrive, dans certains cas, que la personne dépendante développe des comportements infantiles vis-à-vis de ses soignants, ce qui, à terme, accroît sa perte d’autonomie.

Comment gérer la dépendance d'un proche en perte d'autonomie ?

Après avoir fait l’objet d’une évaluation précise via la grille AGGIR (voir « Comment évaluer le degré d'autonomie d'une personne âgée ? »), la dépendance doit nécessairement être prise en charge de la manière la plus adaptée possible. Cela passe généralement par la mise en œuvre d’un dispositif multidimensionnel soit pour assurer un maintien à domicile, soit pour envisager un accueil au sein d’une structure pour personnes âgées dépendantes.

La relation aidant-aidé

C’est l’une des clés d’une prise en charge efficace et bienveillante de la dépendance. Plus la perte d’autonomie est élevée, plus le rôle de l’aidant - voire des aidants - sera important dans la vie de la personne âgée et de son entourage. Il est donc impératif de faire appel à des professionnels formés à la question de la dépendance.

Les aides financières

Prendre en charge la dépendance représente un coût certain. Cependant, il existe les aides à l’autonomie : des aides financières attribuées aux personnes dépendantes qui ne pourraient pas assumer totalement les frais liés à leur maintien à domicile ou à leur prise en charge en structure spécialisée :

• l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ;
• l’aide sociale à l'hébergement (ASH) ;
• la prestation de compensation du handicap (PCH aide humaine)…

La téléassistance et les services d'accompagnement associés

Parmi les outils à la disposition des personnes âgées dépendantes et de leur entourage figurent les différents systèmes de téléassistance et de téléalarme. Ces services permettent d’assurer la sécurité et l’assistance des personnes à leur domicile, 24h/24 et 7 j/7. Les formules proposées dispensent des services adaptables aux besoins particuliers des personnes en perte d’autonomie.