Post ménopause : ce qu'il faut savoir sur la ménopause

La ménopause est une étape naturelle et inévitable dans la vie d'une femme, marquant la fin de sa période de fertilité. Bien que ce phénomène soit souvent redouté en raison des changements physiques et émotionnels qu'il implique, il est important de comprendre ce processus pour mieux l'appréhender. Cet article vous éclairera sur tout ce qu'il faut savoir sur la post-ménopause, cette phase qui suit la ménopause.

Qu'est-ce que la “post-ménopause” et comment se déroule-t-elle ?

La post-ménopause débute officiellement un an après les dernières règles et se poursuit jusqu'à la fin de la vie. Pendant cette période, le corps s'adapte progressivement à la baisse définitive des hormones féminines, notamment les œstrogènes et la progestérone. Ce bouleversement hormonal entraîne divers symptômes physiques et psychologiques qui peuvent persister quelques années après la ménopause.

Les femmes entrent généralement en ménopause entre 45 et 55 ans, l'âge moyen étant de 51 ans. Cependant, certaines femmes peuvent être ménopausées plus tôt, parfois avant 40 ans, on parle alors de ménopause précoce. Les facteurs influençant l'âge de survenue de la ménopause sont multiples : génétiques, mode de vie (tabagisme), antécédents gynécologiques...

La durée de la ménopause est variable d'une femme à l'autre. Si les symptômes s'estompent généralement après 4 à 5 ans, ils peuvent parfois persister plus de 10 ans. Certaines femmes ne ressentent quasiment aucun trouble tandis que d'autres souffrent de symptômes invalidants pendant de longues années.

Les changements physiologiques et symptômes de la post-ménopause

Le déficit en œstrogènes lors de la post-ménopause provoque de nombreux changements dans le corps féminin :

• Bouffées de chaleur, sueurs nocturnes
• Sècheresse vaginale, troubles urinaires (incontinence, infections)
• Perte de densité osseuse pouvant mener à l'ostéoporose
• Fonte musculaire et tendance à prendre du poids
• Modification de la peau (rides, relâchement) et des phanères (ongles, cheveux)
• Troubles du sommeil, de l'humeur, irritabilité, anxiété
• Baisse de la libido, douleurs lors des rapports sexuels

L'intensité et la durée de ces symptômes post-ménopausiques varient considérablement selon les femmes. Si certains troubles sont bénins et temporaires, d'autres peuvent fortement impacter la qualité de vie au quotidien et nécessiter une prise en charge médicale.

Impacts de la post-ménopause sur la santé et la qualité de vie

Au-delà des symptômes gênants, la carence hormonale post-ménopausique expose à certains risques pour la santé. Après 50 ans, le risque cardiovasculaire (infarctus, AVC) rejoint celui des hommes. L'ostéoporose post-ménopausique touche 1 femme sur 4, provoquant des fractures invalidantes (poignet, col du fémur, vertèbres). Enfin, les troubles génito-urinaires (atrophie vulvo-vaginale, prolapsus, incontinence) peuvent sérieusement entraver la vie intime et sociale.

La ménopause est aussi une période de vulnérabilité psychologique. Le chamboulement hormonal, couplé aux modifications corporelles et à certains facteurs psychosociaux (départ des enfants, perte d'un proche, difficultés professionnelles...) fragilisent l'équilibre émotionnel. Un accompagnement pluridisciplinaire (médical, psychologique) est parfois nécessaire.

Tous ces éléments expliquent que la ménopause soit souvent vécue comme un tournant négatif, voire un véritable traumatisme pour beaucoup de femmes. Pourtant, cette étape est aussi une opportunité de prendre soin de soi et de se recentrer sur ses besoins profonds.

Stratégies pour gérer les symptômes et améliorer le bien-être

Plusieurs approches permettent d'atténuer les troubles post-ménopausiques et d'optimiser son bien-être pendant cette phase de transition :

• Adopter une hygiène de vie saine : alimentation équilibrée, activité physique régulière, gestion du stress, arrêt du tabac, maintien d'une vie sociale épanouie.
• Pratiquer des techniques de relaxation (yoga, méditation, cohérence cardiaque...) pour mieux gérer les troubles anxio-dépressifs et les bouffées de chaleur.
• Utiliser des lubrifiants vaginaux pour pallier la sécheresse vulvo-vaginale et améliorer le confort des rapports sexuels.
• Faire régulièrement des exercices de renforcement du plancher pelvien (périnée) pour prévenir le prolapsus et l'incontinence urinaire.
• Avoir recours à des médecines douces (homéopathie, phytothérapie, acupuncture) pour réduire certains troubles (bouffées vasomotrices, troubles du sommeil chez la personne âgée...)
• Si besoin, suivre un traitement hormonal substitutif (THS) pour compenser le déficit en œstrogènes et atténuer les symptômes invalidants. Le THS doit être prescrit au cas par cas, après évaluation attentive des bénéfices et des risques.

En parallèle, il est essentiel de dédramatiser cette étape, de rester à l'écoute de son corps et de ses émotions. Échanger avec son entourage ou d'autres femmes ménopausées, consulter un psychologue peut aider à mieux accepter ces bouleversements.

La sexualité après la ménopause : défis et solutions

Si la ménopause marque la fin de la fertilité, elle ne signe pas pour autant l'arrêt de la sexualité. Pourtant, les modifications hormonales et physiques perturbent souvent la libido et l'épanouissement sexuel des femmes ménopausées. Sécheresse vaginale, douleurs lors de la pénétration, perte de sensations, baisse du désir... Autant de troubles qui peuvent complexifier la vie intime du couple.

Heureusement, des parades existent pour entretenir une sexualité épanouie après 50 ans :

• Parlez de vos difficultés à votre partenaire et à votre médecin pour trouver des solutions adaptées.
• Réinventez votre sexualité en explorant de nouvelles caresses, de nouvelles positions plus confortables.
• Favorisez les préliminaires pour stimuler la lubrification naturelle. Utilisez un gel lubrifiant en complément si besoin.
• Optez pour un traitement hormonal local (ovules ou crèmes vaginales) en cas d'atrophie vulvo-vaginale sévère.
• N'hésitez pas à consulter un sexologue en cas de troubles persistants et douloureux pour retrouver une vie sexuelle satisfaisante.

Plus que jamais, bien communiquer dans le couple est primordial pour désamorcer les non-dits et préserver une intimité complice et harmonieuse.

Suivi médical et dépistages recommandés en post-ménopause

Après la ménopause, certains examens de dépistage sont particulièrement recommandés pour prévenir les pathologies plus fréquentes à cette période de la vie :

• Surveillance du poids, de la tension artérielle, du bilan lipidique pour dépister les facteurs de risque cardiovasculaire.
• Ostéodensitométrie pour évaluer la densité osseuse et le risque d'ostéoporose.
• Mammographie tous les 2 ans pour dépister un éventuel cancer du sein.
• Frottis cervico-utérin tous les 3 ans jusqu'à 65 ans pour dépister les lésions précancéreuses du col de l'utérus.
• Coloscopie (selon les recommandations) pour dépister un cancer colorectal.
• Examen clinique avec palpation des seins 1 fois par an.
• Consultation gynécologique annuelle avec examen pelvien.

N'hésitez pas à consulter votre médecin traitant et votre gynécologue pour établir le calendrier de suivi le plus adapté à votre profil. En parallèle, restez attentive aux signaux d'alerte (saignements vaginaux anormaux, apparition d'une grosseur...) qui doivent vous amener à consulter sans attendre.

Les traitements disponibles pour la post-ménopause : avantages et risques

Le traitement hormonal substitutif (THS) vise à compenser la carence en œstrogènes pour atténuer les symptômes invalidants de la ménopause (bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, troubles urinaires...) et prévenir l'ostéoporose. Il associe un estrogène (estradiol le plus souvent) à de la progestérone (ou un progestatif de synthèse). La voie d'administration (orale, cutanée, vaginale) et le schéma thérapeutique sont adaptés au cas par cas.

Le THS améliore significativement la qualité de vie mais comporte certains risques (cancer du sein, maladie thromboembolique, AVC) qui doivent être soigneusement évalués avec le médecin. Il est contre-indiqué en cas d'antécédents de cancer hormonodépendant (sein, endomètre), de maladie cardiovasculaire, d'accident thromboembolique...

En l'absence de contre-indication, le THS est recommandé à la dose minimale efficace, pour une durée limitée (5 ans maximum). Un suivi médical régulier est indispensable sous traitement. En cas de symptômes localisés (sécheresse vulvo-vaginale), un traitement local par estrogènes (ovules, crèmes) peut être proposé.

Des solutions alternatives peuvent soulager certains troubles : médicaments non hormonaux (antidépresseurs contre les bouffées de chaleur), phytothérapie, homéopathie, acupuncture... Un mode de vie équilibré et une bonne hygiène de vie restent les meilleurs atouts pour bien vivre sa ménopause.

En conclusion, bien que la post-ménopause constitue une étape délicate, source de nombreux bouleversements, il est possible de l'aborder sereinement en étant bien informée et bien entourée. N'hésitez pas à en parler autour de vous, à consulter un professionnel de santé pour vous faire aider et accompagner durant cette phase de transition. Car la ménopause n'est pas une fin en soi, mais le début d'un nouveau chapitre de votre vie de femme !