Aidants familiaux et RSA : ce qu’il faut savoir

Les aidants familiaux au RSA jouent un rôle crucial dans le soutien aux personnes dépendantes, souvent des proches atteints de maladies, de handicaps ou en situation de dépendance due à l'âge. En France, le Revenu de Solidarité Active (RSA) est une prestation sociale visant à garantir un revenu minimum aux personnes sans ressources ou dont les revenus sont insuffisants. Les aidants familiaux, souvent des membres de la famille ou des proches, consacrent une grande partie de leur temps et de leur énergie à assurer le bien-être et l'autonomie de leurs proches en situation de dépendance. Malgré l'importance de leur rôle, ces aidants peuvent se retrouver en situation de précarité financière, notamment en raison de la nécessité de réduire leur temps de travail ou de renoncer à une activité professionnelle pour assumer leurs responsabilités d'aidant. Ainsi, le RSA constitue une aide précieuse pour ces aidants, leur permettant de bénéficier d'un soutien financier et de continuer à apporter leur aide inestimable à leurs proches en difficulté. Mais quelles autres aides sont aussi disponibles aux aidants au RSA ? Point dans cet article.

 Qui sont les aidants familiaux ?

Définition des aidants familiaux

Les aidants familiaux sont des personnes s’occupant quotidiennement d’un proche dépendant, handicapé ou malade. Malgré son nom, l’aidant familial ne doit pas forcément être un membre de la famille de la personne en perte d’autonomie, mais avoir un lien étroit et stable, ou résider avec lui. 

D’ailleurs aussi appelé proche aidant, l’aidant familial peut être :

• le conjoint, le partenaire de Pacs, ou le concubin de la personne dépendante ;
• un parent ;
• un autre membre de la famille ;
• un colocataire ;
• un voisin ;
• un ami.

Caractéristiques et situations des aidants familiaux en France

D’après l’enquête Vie quotidienne et santé 2021 de la Drees, 9,3 millions de personnes en France se disaient aidants familiaux en 2021. D’autres études font plutôt état d’un chiffre approchant les 15 millions.

Les 9,3 millions d’aidants familiaux évoqués sont des personnes âgées de 50 ans ou plus, déclarant apporter une aide régulière à un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie.

L’étude met en valeur d’autres caractéristiques :

• 8,8 millions des aidants familiaux sont des adultes (94,6 %) et 0,5 million des mineurs (5,4 %) ;
• 56 % sont des femmes, alors qu’elles représentent 52 % de la population totale.

Les difficultés financières des aidants familiaux au RSA

Les dépenses liées à la prise en charge d’un proche dépendant

Sur ces 9,3 millions d’aidants familiaux en France, 6,4 millions de personnes déclarent apporter un soutien moral, 5,7 une aide à la vie quotidienne et 1,3 une aide financière (une personne pouvant apporter plusieurs formes d’aides).

Cette prise en charge financière peut par exemple prendre la forme de dépenses pour des achats de nourriture ou de médicaments, les transports, l’aménagement du logement, l’embauche d’une aide à domicile ou encore l’achat d’une téléassistance adaptée.

L’impact sur la situation professionnelle et les revenus

D’après une enquête nationale Ipsos-Macif réalisée sur la situation des aidants en 2020, près d’un aidant familial sur deux (39%) révèle que son rôle de proche aidant a un impact négatif sur sa vie professionnelle :

• 17 % ont dû demander un aménagement des horaires ;
• 12 % une réduction du temps de travail ;
• 10 % ont dû arrêter leur activité professionnelle.

La réduction du temps de travail, ou l'arrêt total, a évidemment des répercussions sur les revenus de l’aidant familial.

Les solutions pour soutenir les aidants familiaux

Les aides financières existantes (Apa, PCH, compléments de ressources)

Un aidant familial soutenant un bénéficiaire de la PCH (Prestation de compensation du handicap) a le droit à un dédommagement s’il est :

• le conjoint, concubin, pacsé de la personne handicapée ;
• l’enfant, petit-enfant, parent, grand-parent, frère ou sœur de l’aidé ou de l’autre membre du couple. 

Ce dédommagement (l’aidant n’est pas salarié) est en principe de 4,39 euros par heure d’aide accordée, mais monte à 6,59 euros de l’heure pour les aidants interrompant ou réduisant leur activité professionnelle.

Depuis fin 2020, ce dédommagement PCH est exclu de l’assiette des ressources prises en compte pour l’aidant familial dans son calcul du RSA. Cette « PCH aidant familial » n’est plus non plus considérée comme un revenu professionnel pour le calcul de la prime d’activité. Ces mesures ont permis notamment à un aidant familial de cumuler RSA et dédommagement lié à la PCH.

Parmi les autres aides existantes, il est important de savoir que :

• L’Apa (Allocation personnalisée d’autonomie) peut être utilisée pour rémunérer un aidant à domicile, sauf s’il s’agit de la personne en couple avec l’aidé.
• L’AJPA (Allocation journalière de proche aidant) soutient financièrement toute personne arrêtant ponctuellement, partiellement ou totalement son activité professionnelle pour aider une personne âgée ayant un taux d’incapacité égal ou supérieur à 80 % par la MDPH et diagnostiquée Gir 1 à 4.

Les enjeux économiques et sociaux liés au soutien des aidants familiaux

En plus de rendre la situation plus juste pour les aidants financiers, les aides publiques ont aussi pour enjeu de préparer la France au vieillissement de sa population. 

En effet, d’après l’Insee, la France comptera 5,7 millions de personnes âgées de 75 ans et plus supplémentaires en 2070 par rapport à 2021.

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