L’accès aux soins et au très recherché « bien vieillir » n’est pas le même selon que l’on habite dans telle ou telle région de France. D’importantes inégalités territoriales en matière de perte d’autonomie des personnes âgées ont été mises en avant par une récente étude de la Caisse des dépôts et consignations.
Perte d'autonomie des personnes âgées : pourquoi parle-t-on de fracture entre les territoires ?
Une étude publiée en mai par la Caisse des dépôts et consignations a confirmé qu’il existe en France de grosses disparités territoriales en matière de perte d’autonomie des personnes âgées. La Caisse des dépôts, qui possède à la fois un pouvoir de financement et de surveillance, participe aux financements de projets immobiliers hébergeant des personnes âgées. Elle a donc logiquement réalisé une étude afin d’évaluer les « disparités territoriales en matière de vieillissement et d’accès aux soins ». Une fracture est constatée entre le nord et le sud de la France, entre l’est et l’ouest, mais aussi entre l’intérieur des terres et les régions littorales. Les situations de perte d’autonomie des personnes âgées (âge considéré : 60 ans ou plus) sont en effet plus répandues et précoces au nord, à l’est, et à l’intérieur des terres. En particulier dans les régions Hauts-de-France et Grand Est.
Perte de mobilité des personnes âgées : quid de l’accès aux personnels de santé ?
L’étude met aussi en avant l’importance de la disparité territoriale économique des seniors, en utilisant notamment comme donnée le taux de bénéficiaires par région de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA). La différence de revenus joue incontestablement un rôle. Par exemple, avoir les moyens de posséder des équipements pour personne en perte d'autonomie permet de rester autonome. L'isolement peut être accentué par le fait d’habiter en zone rurale. Les personnes en perte de mobilité peuvent se sentir plus seules et avoir plus de difficultés à trouver un médecin près de chez elles. D’après l’étude, cet accès aux soins est lié à la densité et se fait bien plus facilement dans les zones les plus peuplées. Les plus grandes inégalités concernent l'accès aux kinés et infirmiers.
Autonomie de la personne âgée : quelles solutions contre l’isolement ?
L’étude de la Caisse des dépôts et consignations s’attarde également sur l’absence d’aidants (auxiliaires de vie à domicile, aidants familiaux), circonstance aggravante pour une personne âgée en perte d’autonomie ou ayant des troubles de santé. À l’inverse, le fait d’avoir des aides humaines peut atténuer la situation de dépendance. Une bonne nouvelle pour les régions Hauts-de-France et Grand Est qui voient leur situation économique être compensée par la solidarité entre proches existante dans ces régions. L’étude de la Caisse des dépôts observe en effet que davantage de seniors y bénéficient d’une « aide informelle d’autres personnes du ménage ».
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